Chaque annĂ©e, Ă  l’approche d’Halloween, les humains ressortent leurs citrouilles, accrochent des toiles d’araignĂ©es en plastique et se dĂ©guisent en crĂ©atures effrayantes. Pendant ce temps, les chats du monde entier observent ce cirque avec un mĂ©lange d’indignation, de mĂ©pris et de lĂ©gĂšre curiositĂ©. Car si Halloween est censĂ© ĂȘtre la fĂȘte de la peur
 les vĂ©ritables maĂźtres de la terreur, ce sont eux.


1. Le chat noir : star (injustement) maudite d’Halloween

Commençons par le plus cĂ©lĂšbre d’entre eux : le chat noir. Ce fĂ©lin Ă  la robe d’encre, symbole d’élĂ©gance et de mystĂšre, traĂźne depuis des siĂšcles une rĂ©putation de mauvais augure. À cause de quelques sorciĂšres mĂ©diĂ©vales mal comprises (et probablement mal coiffĂ©es), le chat noir est devenu l’icĂŽne involontaire d’Halloween — un peu comme si on avait dĂ©cidĂ© que tous les blondes devaient incarner les fantĂŽmes dans les films d’horreur.

Pourtant, dans de nombreuses cultures, le chat noir porte bonheur. En Écosse, par exemple, sa visite annonce la prospĂ©ritĂ©. Au Japon, il est mĂȘme censĂ© attirer l’amour. Alors, pourquoi, en Occident, continue-t-on Ă  le regarder comme s’il allait invoquer BelzĂ©buth Ă  la moindre miaulement ? MystĂšre. Peut-ĂȘtre parce que ses yeux brillent dans le noir, ou parce qu’il a cette capacitĂ© diabolique Ă  apparaĂźtre silencieusement derriĂšre nous pile au moment oĂč on regarde un film d’horreur.


2. La soirée costumée : le cauchemar du chat domestique

Chaque annĂ©e, les humains ont cette Ă©trange tradition : ils se dĂ©guisent. SorciĂšres, vampires, momies, citrouilles gĂ©antes
 tout y passe. Et Ă©videmment, certains estiment indispensable d’inclure leur chat dans la fĂȘte.

Erreur fatale.

Mettre un costume Ă  un chat, c’est un peu comme tenter d’habiller un nuage de griffes et de fureur. Vous commencez plein d’espoir avec un petit chapeau de citrouille. Trois secondes plus tard, vous avez perdu une main et votre chat mĂ©dite une vengeance millĂ©naire depuis sous le canapĂ©.

Les fabricants de costumes pour chats ont pourtant redoublĂ© d’imagination : cape de Dracula, ailes de chauve-souris, citrouille en velours, ou encore dĂ©guisement de petit requin. Le rĂ©sultat, la plupart du temps ? Un chat figĂ©, paralysĂ© par la honte, qui vous regarde comme si vous veniez de trahir 9 000 ans de dignitĂ© fĂ©line.

Et avouons-le : le seul moment oĂč le costume fonctionne, c’est quand le chat dĂ©cide, par miracle, de bouger. LĂ , l’adorable petit vampire Ă  moustaches fait trois pas
 avant de tomber sur le flanc avec un miaulement d’agonie théùtrale.


3. La citrouille : ce truc orange inutile

Parlons maintenant de la citrouille, ce lĂ©gume glorifiĂ© qui envahit nos intĂ©rieurs dĂšs octobre. Les humains la sculptent, la vĂ©nĂšrent, la photographient
 mais du point de vue d’un chat, la citrouille est une Ă©nigme. Ça ne se mange pas (en tout cas, pas sans protester), ça ne bouge pas, et ça n’a pas la moindre utilitĂ© fĂ©line.

Le chat va quand mĂȘme tenter de comprendre. Il va la renifler, lui donner un petit coup de patte, puis s’asseoir dedans parce que, soyons honnĂȘtes, tout ce qui peut contenir un chat devient automatiquement un lit. Si la citrouille est vide, il s’y installe avec une satisfaction fĂ©roce, persuadĂ© qu’il vient de conquĂ©rir un nouveau territoire.

Et quand la bougie Ă  l’intĂ©rieur s’allume ? Alors lĂ , c’est la confusion totale. Le chat recule, hĂ©risse la queue, et se demande pourquoi cette sphĂšre orange brĂ»le de l’intĂ©rieur. La rĂ©ponse est simple : les humains sont bizarres.


4. L’attaque des bonbons

Halloween, c’est aussi la fĂȘte du sucre. Les humains distribuent des bonbons Ă  des enfants dĂ©guisĂ©s, tandis que les chats assistent Ă  cette mascarade depuis la fenĂȘtre, incrĂ©dules. “Donc
 ils donnent de la nourriture Ă  des inconnus, mais moi, je dois me contenter de ces croquettes stĂ©riles au poulet dĂ©shydratĂ© ?” pense le chat, indignĂ©.

Certains fĂ©lins plus tĂ©mĂ©raires tenteront de voler un morceau de caramel, une guimauve, ou une friandise emballĂ©e. Mauvaise idĂ©e. Non seulement c’est indigeste, mais en plus, le bruit du papier d’aluminium les fera fuir Ă  toute allure.
RĂ©sultat : une scĂšne de panique gĂ©nĂ©rale, un paquet de bonbons renversĂ©, et un chat planquĂ© dans la litiĂšre, persuadĂ© d’avoir Ă©chappĂ© Ă  une malĂ©diction sucrĂ©e.


5. Le chat, maütre de l’horreur domestique

Soyons honnĂȘtes : les chats n’ont pas besoin d’Halloween pour faire peur. Ils vivent pour ça.
Ils savent parfaitement comment déclencher des sursauts de terreur en pleine nuit :

  • Faire tomber un objet lourd Ă  3 h du matin.
  • Fixer un coin vide du mur avec intensitĂ©.
  • Courir Ă  toute vitesse dans le couloir sans raison apparente.
  • Se percher sur votre poitrine pendant votre sommeil, en vous fixant de ses pupilles dilatĂ©es.

Si vous vivez avec un chat, vous savez dĂ©jĂ  que votre maison est un film d’horreur permanent. Halloween, pour lui, c’est juste un mardi ordinaire.


6. Les lĂ©gendes fĂ©lines d’Halloween

Les vieilles histoires regorgent de rĂ©cits oĂč les chats jouent un rĂŽle mystique. On raconte qu’ils sont les familiers des sorciĂšres, qu’ils gardent les Ăąmes des morts, ou qu’ils peuvent traverser les mondes en silence.

En rĂ©alitĂ©, ce sont surtout d’excellents acteurs. Vous croyez qu’ils fixent le vide parce qu’ils voient des esprits ? Non. Ils se demandent juste si vous allez enfin ouvrir une boĂźte de thon.
Mais la lĂ©gende persiste, et avouons-le : ça leur va bien. Les chats ont ce talent naturel pour paraĂźtre Ă  la fois divins et diaboliques. Leur regard perçant, leur marche silencieuse, leur capacitĂ© Ă  disparaĂźtre et rĂ©apparaĂźtre sans explication
 Tout cela en fait les crĂ©atures parfaites pour une nuit oĂč les frontiĂšres entre les mondes se brouillent.


7. Halloween vu du chat

Si on pouvait entrer dans la tĂȘte d’un chat pendant Halloween, voici probablement ce qu’on entendrait :

“Pourquoi y a-t-il autant de bruit ? Pourquoi cette mini-humaine est dĂ©guisĂ©e en citrouille gĂ©ante ? Pourquoi tu m’approches avec ce costume de chauve-souris ? Je te prĂ©viens, si tu essaies de me mettre ça, je te maudis sur trois gĂ©nĂ©rations.”

“Oh, une boĂźte ! Enfin une chose sensĂ©e dans cette soirĂ©e.”

“Tiens, une bougie dans une tĂȘte creuse. Typiquement humain.”

“Et si je faisais tomber la lampe juste au moment oĂč tu cries ‘Boo !’? Oui, ça me semble ĂȘtre un bon plan.”


8. Comment survivre Ă  Halloween avec un chat

Quelques conseils, si vous souhaitez passer une soirĂ©e d’Halloween sans drame fĂ©lin :

  • Pas de costume obligatoire. Le chat est dĂ©jĂ  naturellement charismatique.
  • Gardez-le Ă  l’intĂ©rieur. Les bruits, les enfants et les dĂ©corations peuvent l’effrayer.
  • Évitez les bougies. Les queues de chats et les flammes ne font pas bon mĂ©nage.
  • Ne laissez pas traĂźner les bonbons. Le sucre, c’est pour vous ; le thon, c’est pour lui.
  • Offrez-lui un dĂ©guisement symbolique. Un simple collier orange, un ruban noir, ou une boĂźte dĂ©corĂ©e, et le tour est jouĂ©.

9. Le verdict : Halloween, une fĂȘte de chats dĂ©guisĂ©e en fĂȘte d’humains

En fin de compte, Halloween n’est pas tant une fĂȘte des monstres que celle des fĂ©lins. Qui d’autre que le chat incarne mieux le mystĂšre, l’élĂ©gance et la petite dose de terreur qui rend la vie amusante ?
Le chat noir trĂŽne sur les affiches, les silhouettes fĂ©lines dĂ©corent les fenĂȘtres, et les miaulements lointains accompagnent les hurlements des films d’horreur.
Les humains pensent que c’est leur fĂȘte. Les chats savent que c’est la leur.

Alors, cette annĂ©e, quand vous allumerez votre lanterne et que votre chat apparaĂźtra dans l’ombre avec ce regard perçant
 ne soyez pas effrayĂ©. Il ne complote pas (enfin, pas toujours). Il vous rappelle simplement que dans le grand théùtre d’Halloween, il reste — et restera toujours — la vedette absolue.


Mot final :
Halloween sans chat, c’est comme une citrouille sans bougie. Fade, creuse, et sans la moindre lueur malicieuse.