La « saison des amours » des félins met souvent les nerfs de leurs maîtres à l’épreuve. La contraception pour chats permet de réduire les comportements liés aux périodes de chaleurs, prévenir les accouplements accidentels et les gestations non désirées. Petit tour d’horizon des différentes solutions de contraception, temporaires ou bien définitives.

Le cycle reproducteur du chat

Les chats atteignent leur puberté vers l’âge de six mois, en général au printemps qui suit leur naissance, en raison de l’influence significative de l’exposition au soleil sur la production d’hormones et le cycle reproducteur. Les premières chaleurs se déclenchent à ce moment-là et peuvent se manifester tout au long de l’année. Leur durée moyenne varie de dix à quinze jours, dépendant principalement de la race du chat, des conditions climatiques et de l’intensité lumineuse environnante. Par exemple, les chattes européennes connaissent des périodes de chaleur environ tous les deux mois, tandis que les chattes persanes ne présentent que deux périodes d’activité sexuelle, à la fin de l’été et à la fin de l’hiver. Pour les siamoises, les chaleurs peuvent se manifester toutes les deux semaines.

Comment se déroulent les chaleurs ?

Les périodes de chaleur chez les chats, également appelés « œstrus », se déroulent en trois étapes distinctes. Au cours des deux premiers jours, la femelle émet des miaulements rauques et répétés pour attirer le mâle, mais elle refuse tout accouplement. À ce stade, il est encore possible d’éviter la reproduction. À partir du troisième jour et jusqu’au dixième jour après le début des chaleurs, la chatte accepte l’accouplement à l’issue d’une parade nuptiale qui peut durer plusieurs heures. Elle se frotte contre les murs et les meubles, s’accroupit en mettant sa queue sur le côté, et effectue un marquage urinaire pour diffuser des phéromones sexuelles.
L’accouplement des chats est très bref et ne dure que quelques secondes. La saillie (l’acte sexuel) provoque l’ovulation de la femelle entre 48 et 72 heures plus tard.
La dernière phase des chaleurs, qui survient après le dixième jour, est appelée « anœstrus » et correspond à une période de repos sexuel. Si la chatte n’a pas été fécondée, elle peut rester en repos pendant une durée variable jusqu’à l’apparition des prochaines chaleurs. En cas de fécondation, cela marque le début de la gestation, une période de 63 à 68 jours.

Pourquoi mettre en place une contraception ?

La contraception chez les chats a deux objectifs : réduire les comportements associés aux périodes de chaleur et empêcher toute reproduction non désirée. Si vous décidez de ne pas opter pour la contraception, il est important de surveiller attentivement votre animal pendant ces phases et de consulter un vétérinaire si vous observez des signes qui pourraient indiquer un changement ou une évolution anormale, tels qu’une prolongation des chaleurs, une diminution du repos sexuel ou des pertes vaginales à la fin de la période de chaleur. Il existe plusieurs méthodes pour la contraception des chats. Cependant, la première étape consiste à évaluer si elle est réellement nécessaire. Par exemple, si une chatte vit en intérieur, ne sort pas, et n’a aucun contact avec des mâles, le risque de reproduction est pratiquement nul. Cependant, les changements de comportement liés aux chaleurs peuvent être difficiles à gérer pour les propriétaires (et leurs voisins !), ce qui peut conduire à la décision d’opter pour une contraception. Cette contraception peut être temporaire ou permanente, en fonction de la volonté de préserver la fertilité future de l’animal.

La contraception hormonale

La contraception hormonale pour les chats est une solution temporaire qui convient aux propriétaires qui souhaitent contrôler la fertilité de leur animal tout en gardant la possibilité de le faire reproduire. Trois options sont disponibles : la pilule, les injections et les implants. Chacune de ces méthodes présente ses propres caractéristiques et entraîne des effets secondaires qu’il est essentiel de prendre en compte avant de faire un choix.

La pilule

Disponible en pharmacie sur présentation d’une ordonnance délivrée par un vétérinaire, la pilule contraceptive pour les chats est formulée à base de progestogènes, des hormones qui imitent une gestation pour bloquer les périodes de chaleur et l’ovulation. L’acétate de mégestrol est l’agent actif le plus couramment utilisé, offrant un haut niveau d’efficacité tout en minimisant les risques d’effets indésirables, tant en termes de fréquence que de gravité. Selon le dosage, cette pilule doit être administrée à la femelle une fois par semaine ou une fois toutes les deux semaines. Il est impératif de respecter ce calendrier pour éviter tout retour des chaleurs et la possibilité de fécondation. Une méthode simple consiste à administrer la pilule en même temps que la nourriture, puis à surveiller si la chatte l’ingère correctement et ne la régurgite pas. Il est important de noter que les vomissements et les diarrhées peuvent annuler l’effet contraceptif.
Les vétérinaires recommandent de ne pas utiliser la pilule contraceptive pour les chats sur une période prolongée en raison des effets secondaires graves qu’elle peut entraîner. Les chattes sous pilule contraceptive sont plus exposées à des complications utérines telles que l’hyperplasie glandulo-kystique ou le pyomètre (métrite), une infection grave caractérisée par la présence de pus, nécessitant une intervention immédiate. Il existe également un risque accru de tumeurs mammaires, qui se révèlent malignes dans 90 % des cas. La pilule peut perturber le cycle reproducteur et engendrer des problèmes de fertilité. En outre, elle peut surcharger le foie, augmenter le risque de diabète, et entraîner des changements comportementaux chez la chatte, tels qu’une agressivité ou, au contraire, une apathie.

Les injections

Réalisées par le vétérinaire à des intervalles de quatre à six mois, les injections fonctionnent de la même manière que la pilule contraceptive, partageant la même composition et provoquant des effets secondaires similaires. Cependant, elles présentent l’avantage d’une sécurité accrue, car elles ne peuvent pas être évacuées par l’organisme et sont moins susceptibles d’être oubliées. Il est fortement recommandé d’effectuer ces injections hormonales en dehors des périodes de chaleurs, tout en s’assurant au préalable qu’il n’y a pas eu de saillie et de fécondation pendant les cycles précédents. En effet, les injections comportent un risque de mortalité embryonnaire et peuvent entraîner des complications lors de la mise-bas (dystocie).

Les implants

L’utilisation d’implants pour la contraception des chats se situe en dehors du cadre de l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), ce qui signifie qu’ils sont utilisés pour un usage différent de leur utilisation initiale. Les vétérinaires insèrent ces implants sous la peau des chats, généralement au niveau des omoplates, dans le but de supprimer provisoirement la fertilité. Deux types d’implants sont disponibles : l’implant de desloréline et l’implant de mélatonine.
L’implant de desloréline est le plus couramment utilisé des deux, bien qu’il reste moins répandu que la pilule contraceptive pour les chats. Il peut être mis en place aussi bien sur les mâles que sur les femelles, avec des effets différents. Chez les mâles, il entraîne une diminution progressive de la sécrétion de testostérone, une réduction de la taille des testicules, ainsi qu’un arrêt de la spermatogenèse, le processus de production des spermatozoïdes. La période d’infertilité peut varier de un à deux ans, voire plus dans certains cas. Chez les femelles, l’implant de desloréline bloque la sécrétion d’hormones et l’ovulation, empêchant ainsi toute fécondation. Tout comme pour les mâles, la durée d’efficacité varie, allant de 16 à plus de 37 mois. La fertilité est ensuite rétablie dans un délai maximum de 90 jours après le retrait de l’implant contraceptif.
La mélatonine est une hormone qui exerce une influence significative sur le cycle reproducteur des chats, en fonction de l’intensité et de la durée de l’ensoleillement. Les journées longues avec plus de quatorze heures de lumière réduisent ou suppriment la sécrétion de mélatonine et favorisent les périodes de chaleur, tandis que les jours plus courts, avec moins de huit heures de lumière, sont associés à des périodes de repos sexuel. L’implant de mélatonine permet donc de supprimer la fertilité. Sa durée d’efficacité varie : en moyenne, il est actif pendant environ 60 jours s’il est administré pendant l’œstrus, et dure en moyenne 113 jours (un peu plus de trois mois) si l’insertion a lieu pendant l’anœstrus.
La pose d’un implant contraceptif pour chat peut provoquer une réaction inflammatoire locale qui disparaît généralement en quelques jours. Il est également possible que la femelle entre en chaleur dans les deux semaines suivant la mise en place de l’implant. Dans ce cas, il est important de surveiller attentivement et de séparer la femelle et le mâle pour éviter toute reproduction non désirée. Un autre inconvénient de cette méthode contraceptive est le temps nécessaire, pouvant aller jusqu’à douze semaines, pour qu’elle soit pleinement efficace.

La stérilisation du chat

Si vous ne souhaitez pas que votre animal se reproduise et que vous souhaitez absolument éviter les désagréments liés aux périodes de chaleurs, la stérilisation du chat est la méthode contraceptive la plus adaptée.

Les avantages de la stérilisation

Contrairement aux autres approches mentionnées, la stérilisation est une solution définitive et non hormonale, plus avantageuse sur le plan financier, même si l’investissement initial peut sembler significatif. Elle garantit également une efficacité totale, car elle implique le retrait des organes reproducteurs. Que ce soit pour un mâle ou une femelle, la stérilisation à des fins contraceptives peut être réalisée dès l’âge de six mois de l’animal, et il n’est pas nécessaire d’attendre qu’une chatte ait une portée avant de la stériliser, contrairement à une croyance courante. Cette méthode permet de prévenir le développement de complications, en particulier celles liées à l’utérus. De plus, le risque de tumeurs mammaires est réduit de onze fois lorsque l’opération est effectuée entre l’âge de six mois et deux ans de l’animal.

Une opération simple et rapide

La castration (pour les mâles) et l’ovariectomie (pour les femelles) sont des interventions chirurgicales couramment pratiquées et maîtrisées par les vétérinaires. Elles sont précédées d’une consultation pré-opératoire et sont effectuées sous anesthésie générale.
La castration implique le retrait des testicules du chat, une procédure chirurgicale rapide dont l’animal se rétablit généralement très bien. Si elle est effectuée pendant la première année de vie de l’animal, elle permet également de supprimer les comportements sexuels typiques, tels que le marquage du territoire, l’errance et les bagarres avec d’autres mâles. Pour la stérilisation d’une chatte, le vétérinaire réalise une ovariectomie, c’est-à-dire le retrait des ovaires. Cette opération est plus longue que la castration, mais l’animal se rétablit généralement sans problème. Dans les deux cas, des fils résorbables sont couramment utilisés, et les visites de suivi après la stérilisation servent principalement à vérifier l’état du pansement et à s’assurer qu’il n’y a pas de complications.

Quels inconvénients ?

Avant de décider de faire stériliser son chat, il est essentiel de prendre en considération les inconvénients et les effets secondaires potentiels de cette intervention, effets secondaires qui peuvent être évités grâce à des mesures simples et à des changements d’habitudes. Comme tout acte chirurgical, la stérilisation nécessite une anesthésie et présente donc les risques qui y sont associés. Chez les jeunes animaux, ceux-ci restent néanmoins très limités. De plus, la stérilisation est une contraception définitive, vous ne pourrez pas changer d’avis par la suite si vous souhaitez faire faire une portée à votre chat. L’autre préoccupation majeure lié à la stérilisation est la prise de poids. Après l’opération, les besoins métaboliques du chat ont tendance à diminuer, de même que son niveau d’activité, ce qui peut altérer sa sensation de satiété. Pour contrer cette prise de poids, il est recommandé d’adapter son alimentation en privilégiant des aliments moins caloriques spécialement conçus pour les chats stérilisés. Stimuler l’instinct de chasseur du chat est également un bon moyen de lui faire faire de l’exercice.
La stérilisation peut également augmenter le risque de cystite idiopathique, une inflammation de la vessie liée au manque d’activité. Les chats ont naturellement tendance à boire peu d’eau, en particulier s’ils sont nourris principalement avec des croquettes. Pour prévenir la survenue de la cystite, il est recommandé d’adopter une alimentation mixte, en combinant des croquettes et de la nourriture humide sous forme de pâtée spécialement formulée pour les chats stérilisés. Ce régime alimentaire favorise un pH urinaire neutre, idéal pour éviter la formation de calculs. De plus, mettre à disposition une fontaine à eau en libre accès peut encourager le chat à boire régulièrement tout au long de la journée.

À retenir

La contraception pour les chats offre une solution efficace pour prévenir les portées non désirées chez les chattes et atténuer les comportements parfois gênants associés aux périodes de chaleurs. Diverses options de contraception sont disponibles, provisoires ou définitives selon que l’on souhaite ou non préserver la fertilité de l’animal. La pilule pour chat, les injections et les implants agissent en inhibant la sécrétion d’hormones, empêchant ainsi la gestation pour une durée limitée. La stérilisation est une méthode permanente, non basée sur des hormones, recommandée si l’on ne souhaite pas que le chat se reproduise et évite les inconvénients des périodes de chaleur. Bien qu’elle soit plus coûteuse, elle est considérée comme plus fiable et présente peu d’effets secondaires. Pour choisir la meilleure option en fonction de votre situation, il est recommandé de consulter un vétérinaire et discuter des différentes méthodes disponibles.