Si la vaccination des animaux de compagnie n’est pas obligatoire en France, faire vacciner votre chat est fortement recommandé et permet de le protéger efficacement contre des maladies graves. Quels sont les vaccins indispensables ? A quelle fréquence doit-on le faire vacciner ? La vaccination présente-t-elle des risques ? Toutes les réponses ci-dessous…

Les vaccins font l’objet d’un grand débat public depuis quelques années, et encore plus depuis quelques semaines avec le COVID ! Le principe est en général l’injection d’un élément actif ou non qui va conduire l’organisme du chat à produire des anticorps qui le protègeront ensuite durablement, certains vaccins nécessitant une injection suivie de rappels annuels réguliers. Si les vaccins ne sont pas obligatoires pour les chats en France, les vétérinaires recommandent fortement de les administrer pour le bien-être de l’animal, son propriétaire et les autres animaux. Voici pourquoi !

Pourquoi faire vacciner son chat ?

La vaccination permet tout simplement de protéger efficacement son animal de bon nombre de maladies. Simple et rapide, un vaccin est administré en deux temps trois mouvements par un vétérinaire généraliste, et protège durablement le chat de maladies infectieuses qui menacent la santé de tous les animaux de compagnie.

Tous les chats ne vivent pas la même existence. Certains passent leur vie confortablement au chaud en intérieur, tandis que d’autres s’aventurent dans les jardins, forêts et rues pour chasser. Ils ne sont pas confrontés aux mêmes risques et on doit donc prévoir des vaccinations différentes. Rien ne justifie une vaccination contre toutes les maladies du chat, cela ne servirait pas à grand-chose pour un chat n’ayant jamais accès à l’extérieur. Il existe donc un ensemble de maladies contre lesquelles il sera impératif de le protéger et d’autres contre lesquelles il ne devra l’être qu’en fonction de ses habitudes de vie.

Notez que même si votre chat ne sort pas, vous pouvez le contaminer par le biais de vos chaussures ou de vos vêtements.

Quand faut-il vacciner ?

A l’exception de la vaccination contre la rage pour laquelle il faut attendre son 3ème mois, le chaton doit être vacciné dès qu’il n’est plus protégé par le lait maternel soit vers huit ou neuf semaines. La première année, il recevra deux injections à quelques semaines d’intervalle. C’est à ce moment que votre vétérinaire vous remettra le carnet de santé ou le passeport européen de votre chat. Ensuite, la protection doit être entretenue par des rappels annuels réguliers. (ça c’est pour la version la plus souvent diffusée…)

Quels sont les vaccins recommandés pour les chats ?

La panleucopénie féline : FPV (aussi appelée Typhus)

Le virus du typhus est très contagieux et résistant au milieu extérieur. Il peut être transporté par les humains vers les chats d’appartement. Ce sont souvent les jeunes chatons qui contractent le typhus félin, mais cela ne signifie pas que les chats plus âgés ne sont pas concernés par le typhus félin. Les premiers signes de la maladie apparaissent habituellement trois à neuf jours après la contamination. Les principaux symptômes du typhus félin sont la fatigue, la perte d’appétit, le refus de se nourrir, la fièvre et les vomissements. Cette maladie est mortelle à 90 % et entraîne une gastro-entérite sévère. Le vaccin est particulièrement efficace.

Dans la majorité des cas, le virus de la panleucopénie féline est le déclencheur de cette maladie. Il présente des similitudes avec le virus de la parvovirose chez le chien, aussi appelée gastro-entérite hémorragique. Il se transmet d’un animal à l’autre mais aussi via les objets qui ont été en contact avec le virus. Le typhus félin peut se propager très rapidement, et représente une réelle menace pour les chats non vaccinés, étant donné que le virus est très résistant. On le trouve dans les excréments des chats atteints de la maladie ainsi que dans selles des chats qui ont déjà guéri de la maladie. Les vaccins doivent être administrés dès l’âge de 8 semaines. Un rappel de vaccination est nécessaire chaque année ou tous les trois ans, selon le type de vaccin utilisé. Votre vétérinaire pourra vous éclairer à ce sujet.

Le coryza félin

Le coryza félin est un complexe respiratoire impliquant principalement deux virus : le virus de la rhinotrachéite féline (herpèsvirus félin 1 – FHV ou FHV-1) et le calicivirus félin (FCV). Il provoque une infection des voies respiratoires avec reniflements, éternuements, nez qui coule. La gravité est très variable mais c’est une maladie assez courante.

La meilleure manière de combattre le coryza félin est la vaccination. Le vaccin contre le coryza est actif à la fois contre les Calicivirus, et contre la rhinotrachéite, et l’on y associe de plus en plus souvent un vaccin contre les Chlamydias, bactéries à l’origine de complications. La vaccination se fait en deux injections à un mois d’intervalle, avec un rappel tous les ans.

Il faut avoir conscience que le vaccin ne protège pas contre toutes les souches de virus du coryza, mais un chat vacciné aura beaucoup moins de risque de tomber malade, son immunité sera stimulée.

Il est très important de vacciner les jeunes chatons, ainsi que les animaux âgés qui sont plus fragiles.

On vaccine également les chats qui ne sortent pas car il existe un risque de transmission indirecte si le propriétaire rapporte des particules virales de l’extérieur. On vaccine aussi les chats qui ont déjà attrapé la maladie bien qu’ils soient déjà porteurs car cela aide leur système immunitaire à être plus efficace, à réagir plus vite en cas de crise.

Les traitements alternatifs
Des solutions naturelles comme l’homéopathie, les huiles essentielles, ou l’utilisation d’extrait de pépin de pamplemousse en traitement de terrain pour soutenir l’immunité par exemple, permettent de lutter contre les symptômes du calicivirus. Votre vétérinaire pourra vous conseiller un traitement sur mesure.

La rage

La rage est une maladie mortelle pour votre chat. Les chats les plus touchés par la rage sont ceux qui sortent en extérieur. Au-delà de protéger efficacement le chat, un vaccin contre la rage protègera aussi son maître. D’après l’OMS, environ 50 000 personnes meurent de la rage dans le monde. La rage est causée par le virus de la rage (lyssavirus ou rhabdovirus). Cette zoonose (maladie qui se transmet de l’animal à l’humain) est fatale pour tout être vivant qui le contracte. La rage est très rare en France aujourd’hui, mais la maladie circule encore ! Si ce n’est pas encore fait, faites vacciner votre animal contre la rage dès que possible.

La vaccination antirabique s’impose dans les cas suivants :

  • Le chat doit voyager en dehors des frontières du territoire national. Le maître du chat doit pouvoir produire tout justificatif aux autorités compétentes afin de prouver que son animal a reçu cette vaccination.
  • Le chat vit dans un département infesté par la rage,
  • Le chat réside au sein d’un élevage, d’une chatterie, d’un refuge,
  • Le chat a été en contact avec un animal enragé déclaré…

Pour être vacciné contre la rage, votre chat doit être identifié par tatouage ou par puce électronique et posséder un passeport européen (Attention à respecter le délai de 21 jours nécessaire pour valider la vaccination et à la faire apposer dans son passeport. A anticiper pour la préparation du voyage). La vaccination doit être effectuée dès l’âge de 12 semaines. Selon le type de vaccin, une piqûre de rappel doit être effectuée par le vétérinaire de votre chat tous les deux à trois ans. Pour plus d’informations, consultez votre vétérinaire.

La leucémie du chat La leucémie virale féline (FeLV)

Si votre chat a l’occasion de côtoyer d’autres chats, que ce soit chez vous avec un autre chat non testé pour la leucose, ou à l’extérieur de chez vous, dans une garderie lors de vos déplacements…

La leucose est une maladie répandue qui touche surtout les chats qui ont accès à l’extérieur. Le virus est transmis par les sécrétions des chats contaminés mais il est peu résistant au milieu extérieur. La contamination se fait par contact direct (et parfois par l’eau de boisson si un chat boit juste après un chat contaminé). A ce jour, il n’existe aucun traitement efficace pour traiter la leucémie du chat. La leucémie entraîne la formation de tumeurs et des dysfonctionnements affectant la formation des cellules sanguines. Dans un tiers des cas, le chat guérit tout seul ; un tiers devient porteur sain et pour un tiers, elle est mortelle. Si votre chaton aime bien mettre le nez dehors, il est sage de le vacciner contre la leucémie, dès sa 9ème semaine. Selon les vaccins, un rappel est nécessaire tous les ans ou tous les trois ans. Votre vétérinaire pourra vous renseigner plus en détail sur ce sujet.

La PIF (péritonite infectieuse féline)

La péritonite infectieuse féline est déclenchée par le coronavirus félin. Dans la plupart des cas, cette maladie se caractérise par une péritonite. Parfois, la maladie ne se traduit que par un épanchement pleural : le chat tousse et semble avoir mal à la poitrine. Une transmission directe de la PIF d’un chat à l’autre est extrêmement rare. Chez les chats en bonne santé, il y a généralement de grandes chances pour que le coronavirus n’évolue pas en virus PIF, qui est une maladie mortelle.

Y a-t-il des risques liés à la vaccination ?

Les vaccins font l’objet d’une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) avant d’être commercialisés et pour y être autorisés, ils doivent avoir démontré leur efficacité et leur innocuité. Ils sont constitués d’agents infectieux morts ou atténués et donc théoriquement sans danger intrinsèque. Ceci précisé, comme tout médicament, le vaccin peut provoquer des effets secondaires. Votre chat peut développer une réaction allergique dans les heures qui suivent la vaccination, ce qui reste très rare. Il convient d’être vigilant durant les quatre à six heures suivant l’injection. Les laboratoires sont également attentifs aux adjuvants utilisés. Certes des réactions inflammatoires locales peuvent être observées au point d’injection mais elles sont généralement bénignes et transitoires. Les réactions vaccinales graves (choc allergique) sont exceptionnelles chez le chien et le chat.

La fréquence de la vaccination

C’est un sujet actuellement très débattu dans la communauté vétérinaire et autour duquel il n’y pas encore de consensus. Pour la majorité des vaccins, les fabricants recommandent l’utilisation annuelle, alors que certaines études (cf. le rapport de la World Small Animal Veterinary Association), indiquent qu’en fonction des vaccins utilisés la couverture vaccinale pourrait être non seulement bien plus longue, mais qu’en plus tout le monde y gagnerait à éviter de combiner les différents vaccins puisqu’il n’y a aucun intérêt à injecter la partie d’un vaccin pour protéger un animal d’un risque auquel il ne sera jamais exposé… Et pour ce qui est de la durée de couverture vaccinale, prenons juste l’exemple des vaccins contre la rage, si les vaccins de chez ZOETIS, VIRBAC et INTERVET nécessitent un rappel annuel, ceux de chez MERIAL couvrent l’animal pendant 3 ans ! ( et 2 ans pour le VERSIGUARD RABIES de ZOETIS…)

Par contre, tous s’entendent sur la nécessité d’un examen annuel pour votre animal, ce qui est logique si on compare avec les humains, qui dans l’idéal devraient voir leur médecin chaque année, lorsqu’on considère l’espérance de vie de nos compagnons, malheureusement plus courte. L’examen annuel offre la possibilité d’évaluer l’état de santé de votre petit félin par l’examen physique (ou simplement en discutant de la petite bosse que vous aviez noté le mois dernier, par exemple) et par certains tests au besoin (prise de sang, analyse d’urine, imagerie médicale, etc.), pour ainsi détecter de façon précoce les maladies. C’est grâce à cet examen que les vétérinaires ont le plus d’influence sur la longévité de vos compagnons.

En résumé, profitez de votre prochaine visite annuelle pour discuter avec votre vétérinaire de la pertinence de la vaccination pour votre chat et de l’intérêt d’adapter cette dernière en fonction de l’âge de votre chat, de son état de santé, de ses contacts avec d’autres animaux et de votre perception de la vaccination.

Dernière précision, on ne vaccine pas un animal malade, pour la mise en place d’une réponse immunitaire optimale on ne vaccine que des animaux en bonne santé ; ça peut paraître surprenant au moment où on vaccine à tour de bras contre le COVID sans trop se poser de questions, c’est pourtant la règle !