Au même titre que le chien, la plupart des rongeurs, ou des primates humains et non humains, le chat est une espèce nidicole, ce qui signifie que leur développement anatomique n’est pas achevé à la naissance. Les chatons naissent sourds et aveugles, le système auditif est immature et les conduits auditifs scellés. Ils ne commencent à répondre aux sons qu’entre le 10ème jour et le 15ème jour, lorsque le conduit auditif s’ouvre, l’orientation vers une source sonore sera effective au 15ème jour. Si les chiens sont connus pour leur ouïe très fine, les chats sont dotés d’un appareil auditif encore plus performant que nous vous proposons de découvrir grâce aux 10 choses que vous ignorez peut-être sur les oreilles de votre petit félin préféré.
1. Des similarités et des différences
Les oreilles des chats sont assez similaires à celles des autres mammifères et partagent les mêmes trois zones structurelles : l’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne. L’oreille externe est composée du pavillon (c’est la partie triangulaire externe que vous pouvez voir au-dessus de leur tête et à laquelle nous pensons généralement lorsque nous parlons de leurs oreilles) et du conduit auditif. Le travail du pavillon est de capturer les ondes sonores et de les acheminer dans le conduit auditif jusqu’à l’oreille moyenne. Les pavillons des chats sont mobiles et ils peuvent les tourner et les déplacer indépendamment. L’oreille moyenne contient le tympan et de minuscules os appelés osselets, qui vibrent en réponse aux ondes sonores et transmettent ces vibrations à l’oreille interne. Dans l’oreille interne, les cellules sensorielles de l’organe de Corti répondent aux vibrations en se déplaçant et en se pliant, ce qui envoie des signaux électriques via le nerf auditif au cerveau pour traitement. Les ondes sonores, après avoir été captées, concentrées et filtrées par l’oreille externe atteignent le tympan.
Les oreilles de chat ont des similitudes avec les autres oreilles des mammifères, mais elles présentent aussi certaines différences anatomiques. L’un des problèmes auxquels les vétérinaires sont confrontés chez les chats atteints d’otites moyennes est que les chats ont un septum, sorte de cloison osseuse, qui sépare leur oreille moyenne en deux compartiments. Cette particularité anatomique peut rendre très difficile le traitement des infections de l’oreille moyenne parce qu’il y a un compartiment difficilement accessible.
Vous avez peut-être également remarqué que les chats ont des plis de peau formant une poche ouverte sur la partie postérieure inférieure de l’oreille externe, les poches cutanées marginales, plus communément appelées poches de Henry. Si les scientifiques n’ont pas de conclusion définitive sur leur fonction exacte, elle pourraient aider à la détection de sons aigus lorsque l’oreille est inclinée.
2. Chaque oreille est contrôlée par 32 muscles !
Les oreilles du chat sont dotées de 32 muscles qui les rendent très mobiles et leur permettent de pivoter sur 180 degrés, indépendamment l’une de l’autre et du reste du corps. Cela lui donne la possibilité d’orienter ses oreilles comme une unité radar en direction de la source sonore et augmenter leur sensibilité auditive de 15 à 20 pour cent. Cette capacité est essentielle au chat car en tant que prédateur il doit être capable de localiser une proie avec le plus de précision possible.
3. Les chats sont doués d’une audition très développée
Si les chiens sont connus pour leur ouïe très fine, celle des chats est encore plus développée. Le chat est en effet l’un des animaux dont l’ouïe est la plus fine. Doté d’une grande acuité auditive, il est capable de capter des fréquences entre 45 et 64 000 Hz (67 à 45 000 hertz chez les chiens et 20 à 23 000 hertz chez les humains) et de reconnaître une large gamme de sons de très basse intensité. Les chats sont des prédateurs et être capable d’entendre une plus large gamme de sons les aide à détecter un large éventail d’espèces de proies et leur donne une chance d’entendre et d’éviter leurs propres prédateurs. Sa capacité de détecter la moindre vibration est aussi un de ses atouts.
Par ailleurs, un chat est en mesure de distinguer 11 octaves, alors que nous n’en percevons que 9. Il est aussi capable de percevoir des sons d’intensité beaucoup plus faible qu’un être humain : ainsi, on estime qu’il peut entendre à 25 mètres un son qu’un Homme n’entend pas à plus de 4 mètres. Il peut donc savoir lorsque quelqu’un approche de la maison, bien avant toute personne se trouvant à ses côtés.
4. Les oreilles sont essentielles à l’équilibre du chat
A l’intérieur des oreilles des chats, se cachent trois canaux semi-circulaires remplis de fluide et bordés de poils minuscules. Le mouvement du fluide sur ces poils indique au cerveau du chat la direction vers laquelle il se déplace.
Un autre petit organisme, le vestibule, lui transmet des informations sur sa position. Il lui indique s’il est à l’endroit, à l’envers, couché sur le côté, etc.
Ce vestibule, à l’instar des canaux semi-circulaires, est crucial pour le « réflexe de redressement » du chat, qui lui permet d’atterrir sur ses pieds (la plupart du temps) s’il tombe.
Une infection de l’oreille interne peut affecter à la fois l’audition et la fonction vestibulaire, un chat avec une infection de l’oreille interne pourra présenter des signes comme une inclinaison de la tête ou une courbure du corps vers le côté où se trouve l’infection
5. Un baromètre d’humeur
Dressées, baissées, pliées, tournées vers le côté… les oreilles sont de véritables baromètres d’humeur que votre chat utilise comme un moyen subtil (mais efficace!) pour communiquer avec d’autres chats. Et, si vous faites attention, vous verrez qu’il utilise ses oreilles pour communiquer également avec vous.
Un chat avec les oreilles à plat contre sa tête couplé avec une position tendue nous dit qu’il est mal à l’aise et effrayé. Les oreilles dressées et agitées peuvent indiquer que votre chat est ennuyé par quelque chose ou qu’il essaye de comprendre d’où provient un certain son.
6. La surdité chez les chats blancs aux yeux bleus
Les chats blancs aux yeux bleus ont une incidence plus élevés que la normale d’être atteint de surdité congénitale en raison de mutations génétiques qui entraînent la dégénérescence de certaines parties sensibles de l’oreille.
Le gène W pour « white », qui produit une robe entièrement blanche, bloque les cellules pigmentaires dans tout le corps y compris celles dans le tissu de l’oreille interne. Si ces cellules ne fonctionnent pas, le tissu dégénère et les cellules sensorielles impliquées dans l’audition meurent conduisant à la surdité.
Une étude menée par le Cornell Feline Health Center indique que 17 à 22% des chats blancs n’ayant pas les yeux bleus naissent sourds. 40% des chats blancs dotés d’un seul œil bleu seraient sourds de naissance, et 65 à 85% de ceux ayant les deux yeux bleus seraient atteints de surdité.
65 à 85% des chats blancs aux yeux bleus naissent sourds
La mutation génétique provoque en effet des malformations au sein des structures internes de l’oreille des chats. Les chats blancs aux yeux bleus ont tendance à souffrir de nombreuses anomalies dans la cochlée, la partie de l’oreille responsable de l’envoi des signaux sonores au cerveau.
Si un chat avec un seul œil bleu est sourd d’une oreille, l’oreille sourde sera toujours du côté cet œil.
7. Des oreilles aux formes étranges
D’autres mutations génétiques entrainent chez certaines races de chats d’étranges formes d’oreilles.
Chez nos chats, le port des oreilles est généralement dressé. Les oreilles repliées vers l’avant du Scottish Fold et les oreilles retournées vers l’arrière de l’American Curl sont dues à des mutations des gènes qui construisent le cartilage maintenant les oreilles droites chez le chat.
L’American Curl a d’étonnantes oreilles, retournées vers l’arrière
Si la mutation qui touche l’American Curl affecte uniquement le cartilage de l’oreille, chez le Scottish Fold, elle est également associée à des malformations osseuses, et une probabilité accrue de développer de l’arthrite.
Certains chats ont quatre oreilles (ou au moins quatre oreilles externes, avec des pavillons supplémentaires derrière leurs pavillons normaux). Les oreilles supplémentaires sont également le résultat d’une mutation génétique.
8. Des oreilles autonettoyantes
Les conduits auditifs des chats ont un mécanisme d’auto-nettoyage, ils n’ont pas besoin de votre aide pour garder leurs oreilles propres. À moins que votre chat ait un problème d’oreille (gale, otite, épillets, pus…), pour lequel vous devez consulter un vétérinaire pour avoir un diagnostic précis, il n’y a pas grand-chose à faire.
Toutefois, les oreilles doivent être régulièrement inspectées. En cas de saleté, nettoyez avec une lotion prévue à cet usage pour faire remonter les saletés hors du conduit. Évitez les cotons tiges qui enfoncent et tassent les saletés au fond du conduit auditif, au lieu de les faire sortir.
D’autre part, vous devez habituer votre chat dès son plus jeune âge à se faire manipuler les oreilles.
9. Leur température varie en fonction du stress
La température de l’oreille d’un chat peut vous aider à déterminer s’il est stressé. Les réponses des chats à la peur et au stress comprennent une augmentation de l’adrénaline et d’autres changements physiologiques qui conduisent à la génération d’énergie dans le corps. Une partie de cette énergie est libérée sous forme de chaleur, augmentant la température corporelle d’un chat dans plusieurs zones. Les scientifiques ont découvert que la température de l’oreille droite d’un chat (mais pas l’oreille gauche) est liée au niveau de certaines hormones libérées en réponse au stress et pourrait être un indicateur fiable pour évaluer le stress psychologique chez les chats.
10. Tests auditifs
Faire passer un test d’audition à un chat est délicat, mais c’est possible. Les tests comportementaux où les vétérinaires font du bruit et recherchent des réponses présentent plusieurs problèmes, ils ne peuvent pas détecter une surdité unilatérale, par exemple, et il n’est pas rare que les chats soient stressés et insensibles pendant les tests.
Le test BAER (Brainsteam Auditory Evoked Response ou réponse évoquée auditive du tronc cérébral) permet de confirmer définitivement si un chat entend ou pas, et de déterminer quelle oreille est atteinte. Dans ce test réalisé sous sédation (si il n’est pas douloureux, un chat trouverait l’expérience inconfortable), des électrodes sont placées sur la tête du chat et de petits bouchons dans les conduits auditifs. Un son est alors joué dans chaque oreille, l’activité électrique qui se produit dans le nerf auditif et le tronc cérébral, si l’audition fonctionne, est enregistrée par les électrodes placées sur la tête. L’ordinateur traduit l’activité sous forme de courbe sur l’écran. Ces courbes sont étudiées par le neurologue à la fin de l’examen.
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