Aristocrate incontesté des animaux domestiques, le chat peut être fier de ses glorieux ancêtres. La plupart des chats que nous connaissons aujourd’hui sont considérés comme les descendants des félins égyptiens, constituant ainsi un lien vivant entre l’Égypte des Pharaons et le monde contemporain. Voici dix faits fascinants sur un des animaux préférés des anciens Égyptiens :

1. Les chats occupent une place importante dans l’art égyptien antique

Les chats sont abondamment représentés dans l’art égyptien antique. Diverses pièces, notamment des peintures murales, des statues, des amulettes, des hiéroglyphes et des sculptures, datent d’avant le 30 e siècle avant JC.

Certaines de ces peintures célèbrent des divinités aux caractéristiques félines. D’autres représentent des félins sauvages tels que des guépards et des lions, et certaines donnent une idée approximative du rôle du chat domestique dans la vie des anciens Égyptiens. Ces dernières représentent des scènes de chats protégeant leurs propriétaires des serpents et des scorpions, chassant des oiseaux avec des humains et leur tenant compagnie.

Image Credit: Nejron Photo, Shutterstock

2. Les anciens Égyptiens n’adoraient pas les chats comme on pourrait le penser (ni aucun autre animal)

On croit à tort que les anciens Égyptiens adoraient les chats, ce qui est faux. Ils utilisaient plutôt l’image de chats pour représenter plusieurs de leurs divinités. Ils appréciaient les chats en tant que petits prédateurs qui éloignaient les rongeurs des silos à grain où les Égyptiens entreposaient leur récolte (notamment le blé), ressource vitale pour ce peuple d’agriculteurs. En évitant la prolifération des rats et autres rongeurs, le chat élimine aussi des vecteurs de maladies transmissibles graves, comme la peste.

De nombreux anciens Égyptiens croyaient également qu’ils entretenaient un lien particulier avec les dieux. On les retrouvait aux côtés du dieu soleil Râ, luttant contre Apophis, le serpent des ténèbres. Puis en avatar de la déesse Bastet, qui protégeait les récoltes et favorisait les accouchements. Cette divinité bienfaisante et très populaire, représentée à l’origine sous les traits d’une lionne, était notamment célébrée à Boubastis, une cité du delta du Nil, à 80 kilomètres au nord du Caire, où un important temple lui était dédié.

3. Les Égyptiens momifiaient leurs félins bien-aimés pour qu’ils puissent les rejoindre dans l’au-delà

La pratique de la momification des êtres humains est bien connue. L’objectif était d’aider les défunts dans leur voyage vers l’au-delà. Le bonheur aurait pu être impossible pour beaucoup sans leurs compagnons animaux à leurs côtés. Les anciens Égyptiens croyaient également que si l’on était enterré avec un chat, on pouvait occuper son corps dans l’au-delà.

On pense que la pratique de la momification des chats a peut-être stimulé toute une industrie où les chats étaient élevés spécifiquement pour être les compagnons de sépulture des humains.
C’est une contradiction quelque peu déroutante puisque, à l’époque, tuer des chats était strictement illégal et passible de la peine de mort, sauf dans ce but sacrificiel particulier. Cela donne un aperçu de l’importance de l’au-delà pour les anciens Égyptiens.

Image Credit: Randa G, Shutterstock

4. La noblesse égyptienne antique a popularisé le fait de garder les chats comme animaux de compagnie

Les pharaons et d’autres membres de la famille royale ont probablement popularisé l’élevage de chats comme animaux de compagnie. D’un rôle principalement utilitaire, les chat acquièrent le statut d’animal de compagnie auquel la noblesse laissait libre cours, leur permettant même de manger de la nourriture dans leurs assiettes. Par ailleurs, nombre de notables égyptiens choisissent d’être représentés sur leur tombe en compagnie de leur chat, et certains le font momifier. Du statut de chasseur de rats, le chat est passé à celui d’animal domestique, et même à celui d’animal sacré. Ce phénomène est observé dans de nombreuses cultures anciennes et modernes où la noblesse est considérée comme un pionnier dont les actions sont ensuite copiées par les roturiers.

5. Le mot égyptien pour chat est « Miu »

Nous avons plusieurs mots pour décrire les chats. Les Égyptiens n’en avaient qu’un : miu. Si l’orthographe vous semble familière, c’est peut-être parce qu’il s’agit d’une description phonétique du son émis par ces animaux, un hommage approprié. Il est intéressant de noter que le miaulement est un son que les chats émettent habituellement lorsqu’ils sont en présence de personnes. Les félins n’utilisent généralement pas cette vocalisation entre eux.

6. L’ancêtre des chats domestiques modernes était le chat sauvage d’Afrique, un félin commun dans toute l’Afrique

Les chats étaient nombreux dans la région du Croissant fertile (qui recouvre une partie de l’Égypte, d’Israël, du Liban, de la Syrie et de l’Irak). C’était l’aube de l’agriculture et donc de la civilisation. En stockant du grain, les hommes ont attiré des rongeurs, puis leur prédateur naturel, Felis silvestris lybica, le chat sauvage de ces régions, qui se nourrissait ainsi tout en protégeant les récoltes. Des tests ADN ont montré que nos félins de compagnie modernes sont tous issus de cette seule espèce.

Chat sauvage d’Afrique (Felis silvestris lybica) Photo, Shutterstock

7. Les anciens Égyptiens pleuraient leurs compagnons félins disparus en se rasant les sourcils

De nombreuses cultures pleurent publiquement leurs morts. Les Occidentaux portent souvent du noir pour symboliser leur perte et le trou béant qui reste dans le cœur. D’autres se coupent les cheveux. Pour marquer leur deuil, les anciens Égyptiens se rasaient les sourcils. La période de deuil ne serait terminée que lorsque leurs sourcils auraient repoussé.

8. Les chats égyptiens antiques portaient de magnifiques colliers ornés

Nous considérons les laisses et les colliers comme des innovations modernes. Cependant, les Égyptiens de l’Antiquité avaient une longueur d’avance en ornant leurs compagnons félins de colliers faits de métaux précieux, de perles et de pierres. Ils ont peut-être eu un objectif pratique. Cependant, on ne peut nier l’adoration que ces gens avaient pour leurs animaux de compagnie bien-aimés.

9. Les anciens Égyptiens ont construit le plus ancien cimetière d’animaux connu

En 2011, les archéologues ont mis au jour dans l’antique port de Bérénice ce qui pourrait être le premier exemple connu de cimetière d’animaux de compagnie datant des Ier et IIe siècles après JC. Les scientifiques ont récupéré les restes de 585 animaux, dont 536 chats. Des singes et des chiens figuraient parmi les découvertes. Il est intéressant de noter qu’ils n’étaient pas momifiés. Au lieu de cela, ils étaient quasiment tous inhumés avec grand soin dans des tombes bien aménagées. Placés dans une position couchée, parfois enveloppés dans une couverture, parfois recouverts de morceaux de poterie qui formaient des sortes de sarcophage. Mais tous prouvent que les Égyptiens antiques choyaient leurs animaux de compagnie comme on bichonne les nôtres.

Un squelette de chat avec un collier de bronze, retrouvé à Bérénice. (Marta Osypinska)

10. La représentation la plus connue de la forme féline est le grand sphinx de Gizeh

Le Grand Sphinx de Gizeh est peut-être la représentation la plus célèbre d’un félin de l’époque égyptienne antique. Il s’agit de l’une des plus anciennes sculptures monumentales du monde, mesurant plus de 20 mètres de hauteur, de la base au sommet de la tête, et 73 mètres de long, des pattes avant à la queue.

On pense qu’il remonte au règne de Khéphren, pharaon de la 4e dynastie, dont il représente le visage, accompagné d’un couvre-chef royal. Le corps est celui d’un lion. Il existe cependant des spéculations sur les origines et la représentation du Sphinx. Il est impossible de le savoir avec certitude puisqu’il n’existe aucun document définitif.

Elle a été taillée directement dans la roche calcaire de Gizeh (puis étoffée à l’aide de blocs de calcaires supplémentaires), entre 2 575 et 2 150 avant JC, et on pense que la sculpture entière a été peinte à cette époque. Les historiens estiment que cela aurait pu prendre environ trois ans à 100 sculpteurs.