Si c’est sans doute la religion égyptienne qui se trouve la plus associée aux chats, au sein des différentes cultures les chats ont joué des rôles très importants. Au fil des siècles, ils ont été adorés comme des dieux et diabolisés comme des créatures maléfiques, mais d’une façon ou d’une autre leur allure mystérieuse et élégante n’a pas laissé les êtres humains indifférents. Dans cet article, nous vous invitons à en savoir un peu plus sur ce sujet, et en apprendre un peu plus sur leur place dans les 5 principales religions.
Dans l’hindouisme
Dans le courant principal de l’hindouisme, les chats n’ont pas une super cote .
Si on retrouve bien quelques bas-reliefs en pierre, la statue d’un ascète de chat dans une posture méditative, debout sur une jambe et en tenant ses mains au-dessus de sa tête, avec quelques rats en train de prier à ses pieds (essayez vous verrez c’est pas évident), dans l’Inde ancienne les chats sont surtout utilisés pour désigner les parias et les basses castes, qui étaient impurs ou mangeaient de la nourriture interdite.
Beaucoup d’hindouistes considèrent également que croiser un chat noir est un signe de très mauvais augure.
L’hindouisme enseigne tout de même de respecter les animaux en tant qu’êtres spirituels et partie de la création de Dieu, en particulier par rapport au Karma.
Pour rester sur la thématique du Karma et de la réincarnation, c’est bien une légende hindouiste qui serait à l’origine de la célèbre croyance des 9 vies du chat !
D’après cette légende, c’est le dieu Shiva qui aurait fait don de neuf vies aux chats. Cette dernière raconte que Shiva rencontra un vieux chat très savant dans un temple, qui se disait exceller en mathématiques. L’animal avança alors qu’il était capable de compter jusqu’à l’infini… Lorsque Shiva lui demanda de faire démonstration de ce talent, le matou s’exécuta et commença donc à compter…
Mais au chiffre 7 le mathématicien émérite mais fort distrait et incroyablement paresseux baillait déjà, et sa voix se fit de moins en moins forte avant qu’il ne sombre dans le sommeil après avoir compté seulement jusqu’à 9. « Puisque tu sais seulement compter jusqu’à neuf », décréta le grand Shiva, Souverain des Sphères, « je t’accorde neuf vies ». C’est ainsi que les chats disposèrent de neuf existences. Mais Shiva, qui était aussi un subtil philosophe, médita longuement. Le matou lui avait assuré qu’il pouvait compter jusqu’à l’infini. Certes, il s’était arrêté au chiffre neuf, puis s’était endormi. Or, le sommeil, sans nom, sans forme, sans pensée, n’est-il pas une fidèle préfiguration de l’infini ? Alors Shiva compléta son décret : au bout de ses neuf vies, le chat accéderait directement à la félicité Suprême.
Dans le bouddhisme
Le bouddhisme fait une place spéciale aux chats au sein de ses monastères, dans ses temples et ses jardins. Selon les bouddhistes, les chats sont des êtres de lumière qui symbolisent la spiritualité en transmettant l’harmonie et la paix et seuls certains humains ayant une relation saine avec leur inconscient pourront se connecter avec ces félins et comprendre leurs mystères. Selon cette philosophie, les chats apportent la paix dans les foyers où ils vivent, car ils sont comme de petits moines ou bien, selon certaines traditions, des personnes déjà transcendées qui sont parvenues à l’illumination.
Vous avez déjà probablement entendu parler de certaines races asiatiques porteuses de légendes spéciales, comme la légende du birman, personne ne sera donc surpris d’apprendre que la figure de ces animaux est associée au Bouddhisme. En Thaïlande il existe une légende précieuse qui s’est propagée au fil du temps et qui a transformé les chats en des êtres de paix et d’intime union dans les temples des pays asiatiques, raison pour laquelle il est très fréquent de voir les chats somnoler et se pelotonner dans le giron des multiples figures de Bouddha ornant les jardins et les sanctuaires…
Toujours en Thaïlande, dans « Le livre des poèmes du chat » ou le Tamra Maew, que l’on trouve aujourd’hui à la bibliothèque nationale de Bangkok, on peut lire dans les anciens papyrus une histoire enchanteresse qui racontait que quand une personne avait atteint les niveaux les plus hauts de spiritualité et mourait, son âme s’unissait placidement au corps d’un chat.
Le peuple thaïlandais de cette époque, connaissant cette croyance, avait une autre pratique très curieuse ; quand un proche mourait, on l’enterrait dans une crypte avec un chat vivant. La crypte avait toujours un trou par lequel l’animal pouvait sortir, et quand il le faisait, les gens savaient que l’âme de l’être aimé était à l’intérieur de l’animal… Ainsi, ils atteignaient la liberté et ce sentier de calme et de spiritualité capable de préparer l’âme au chemin postérieur jusqu’à l’ascension.
Dans le christianisme
Le chat n’était pas très apprécié dans la religion chrétienne, c’est le moins que l’on puisse dire. C’est d’ailleurs un grand absent de la Bible.
Le chat était mal aimé par l’Eglise Catholique et particulièrement l’Inquisition qui lui attribuait des pouvoirs magiques et maléfiques, a fortiori s’il était noir. Sans doute parce qu’il était le compagnon de Freyja, la déesse nordique de l’amour, mais également sous la pression de l’impérieuse nécessité du christianisme d’évangéliser, éradiquer le paganisme et propager son message, par la pauvreté, la crainte de Dieu et le manque d’éducation de la population, le chat est devenu synonyme de compagnon des sorcières et serviteur du Diable. Pendant l’épidémie de peste noire qui a dévasté l’Europe et qui a attisé encore davantage la crainte des humains envers la mort (dont on a si souvent accusé les sorcières et les chats), cette espèce a même été sur le point de s’éteindre. Signalés comme « familiers » des chats furent jugés et brûlés sur des bûchers en même temps que des femmes innocentes condamnées dans des procès en sorcellerie. Malheureusement à cette époque-là, les gens ne se rendaient pas compte que la peste était transmise par les rats qui proliféraient sans retenue justement à cause de la pénurie de chats.
Le chat sera tout de même toléré chez les moines du Moyen Âge, pour protéger des rongeurs les livres des bibliothèques.
Dans le judaïsme
Contrairement à la série de bande dessinée Le Chat du rabbin et au long-métrage d’animation du même non, les chats et les rabbins ne forment pas un couple classique dans la tradition juive, d’ailleurs comme nous le précisions le mot n’apparaît pas une seule fois dans le texte biblique.
Autant le dire tout de suite, dans le judaïsme le chat est réduit à la portion congrue.
Si la mystique juive précise qu’il n’est pas bien de regarder la face d’un animal impur, chien, chat ou tout autre animal interdit à la consommation d’après la Torah, on retrouvera quand même écrit dans le talmud qu’«Une personne n’a pas le droit de marcher dans sa maison lorsqu’il fait sombre si elle n’a pas un chat dans sa maison, de peur qu’il y ait un serpent dans sa maison et qu’il la morde». Si la lampe de poche avait déjà été inventée à l’époque on réglait le problème !
Dans l’islam
Le chat est particulièrement apprécié dans l’islam. Admiré pour sa propreté et pour son lien particulier avec le prophète Mahomet, le chat est considéré comme l’animal de compagnie par excellence par les musulmans. Dans les pays arabes, si le chien reste à l’extérieur de la maison, le chat est admis à l’intérieur du logis dont il est le gardien.
Les musulmans font naître le chat à bord de l’arche de Noé. La légende raconte que Satan aurait créé les souris et les rats pour grignoter la coque de l’arche afin d’anéantir le monde. Noé, avec l’aide de Dieu, intervint. Il frappa trois fois le museau du lion qui, en éternuant, produisit deux chats mâle et femelle. L’arche et le monde furent ainsi sauvés! Les rapports entre les chats et le patriarche furent tout de même mouvementés. ; les chats auraient fait leurs griffes sur le bois de l’arche et Noé les auraient punis en les forçant à rester sur le pont de l’arche sous le déluge, d’où la détestation des chats pour l’eau en général.
Très attaché à sa chatte Muezza Le prophète Mahomet a probablement également fortement contribué à la place des chats dans la religion musulmane. La légende veut que Mahomet aurait préféré couper son burnous sur lequel sa chatte s’était endormie plutôt que de la réveiller. Elle lui fit une révérence pour le remercier et le prophète accorda à tous les chats la faculté de toujours retomber sur leurs pattes lors d’une chute.
On dit aussi que lorsqu’il prêchait à la mosquée il arrivait à Mahomet de tenir sa chère Muezza dans les bras et que c’est en ce souvenir que les chats sont encore aujourd’hui libres d’entrer dans les mosquées et même y dormir. Le chat a une place réservée au Paradis dans la religion musulmane et des mauvais traitements infligés aux chats conduisent même droit en enfer.
Quoiqu’il en soit, à l’heure actuelle, aussi bien chez les hindouistes, les bouddhistes, les catholiques, les juifs, les musulmans, et même les athées (!) , bref chez tous les deux pattes fans de quatre pattes, c’est le chat lui-même qui est finalement devenu une véritable religion, et c’est bien ça le principal !
Laisser un commentaire
Vous devez être identifié pour poster un commentaire.