Si le mot « punition » a déjà une connotation négative, dans le cas d’un chat elle est définitivement à proscrire, d’autant qu’il a été prouvé scientifiquement qu’elle s’avère totalement inefficace sur un chat. En cas de punition, le chat comprend seulement qu’il ne peut pas faire confiance à l’environnement où se trouve son propriétaire à ce moment-là. Il associe la présence de son maître à un moment stressant, et cela peut se transformer en cercle vicieux : un chat stressé adopte un comportement qui s’avère gênant pour le maître ; en représailles, celui-ci le punit, ce qui ne fait qu’engendrer un stress supplémentaire, et ainsi de suite… Mais quand vous découvrez que votre chat a fait une bêtise, ou quand vous le prenez en flagrant délit, il peut parfois s’avérer nécessaire de le réprimander. Voici quelques conseils sur les bons réflexes à avoir.

Le chat sait-il qu’il a fait une bêtise ?

Il existe beaucoup d’idées reçues sur les chats et le comportement des chats qui, malheureusement, perdurent encore aujourd’hui. Il faut donc le dire sans ambiguïté : non, le chat ne sait pas qu’il a fait une bêtise, la punition est un concept totalement étranger au chat. Par contre, si le comportement du maître change à son égard suite à une bêtise, l’animal comprend que ce qu’il a fait a pour conséquence une expérience stressante et désagréable. En effet, le chat n’est pas apte à comprendre la raison pour laquelle il a été puni ; il associe simplement la « bêtise » au comportement de l’humain qui s’en est suivi. Lorsque le maître n’est pas là ou ne le voit pas, le chat recommencera car pour lui, c’est l’humain qui est la source de cette punition, pas l’acte en lui-même.

Il faut ajouter que les chats ont des comportements et des codes propres à leur espèce, si bien qu’il n’est pas possible de leur transposer des comportements et modes de raisonnement propres aux humains. Un chat n’est pas jaloux, ne cherche pas à tester son maître, le manipuler ou le dominer, ni ne veut se venger. Il réagit tout simplement selon son instinct face des situations plus ou moins stressantes pour lui. Au demeurant, contrairement par exemple au chien, le chat est un animal solitaire qui ignore le concept de meute et le rapport dominant/dominé. Il n’en est que plus étranger aux notions de bêtise et de punition.

Ne jamais taper ou crier sur son chat

La subtilité est de rigueur pour résoudre un problème de comportement chez un chat sans le traumatiser. Ne jamais utiliser de contact direct, et encore moins avec la main, même une tape sur le nez « comme sa maman chat », ni attraper/secouer un chat adulte par la peau du cou. Crier sur lui n’aura aucune efficacité non plus, car il ne comprendra pas cette attitude agressive et ne fera pas le rapprochement avec ses actes. Juste hausser le ton permettra le plus souvent d’interrompre la bêtise. Gardez à l’esprit qu’un chat n’agit jamais par mauvaise intention, et qu’il considère normaux les actes que vous jugez interdits.

(Autre erreur fréquemment commise avec les chatons, les habituer à jouer avec les mains : en faisant cela, vous lui accordez l’autorisation de mordre et de griffer. Les mains doivent être associées à la douceur et à l’autorité bienveillante et légitime, et non pas à un objet de lutte ou de jeu. Si vous voulez jouer avec lui, utilisez des jouets comme une ficelle, un bouchon, une boule de papier…)

Comment gronder son chat ?

Le mettre dans une situation d’inconfort ou lui faire peur brièvement sont les meilleures options. Si vous le prenez en flagrant délit, il est tout à fait possible de gronder son chat avec un « NON » ferme en le regardant droit dans les yeux. Un autre élément très important, les réprimandes doivent absolument se faire au bon moment : quelques minutes plus tard, il aura déjà oublié et il ne fera pas le lien entre la réprimande et ce qu’il a fait. Par exemple, quand un chat a fait pipi quelque part, il est tout à fait stérile de lui mettre le nez dedans pour le punir, puisque l’action est déjà passée. Pour le réprimander efficacement, il faut le prendre sur le fait, quitte à se cacher et lui tomber dessus au moment du comportement indésirable, si possible au tout début de ce dernier.

Des méthodes qui fonctionnent mais qui ne sont pas toujours de vraies solutions

Le plus simple pour effrayer un chat c’est le bruit : froisser un sac plastique, faire claquer un torchon, taper dans ses mains, le fera la plupart du temps décamper. Vous pouvez aussi lui lancer un objet non dangereux, une petite balle par exemple, et d’accompagner cela d’un « NON » ou d’un « Pschitt ! ». La technique du jet d’eau avec un spray ou un pistolet à eau, ou du jet d’air avec une pompe à vélo est une autre option très efficace. Chaque fois que vous prenez votre chat sur le fait, renouvelez la technique et vous verrez qu’il va vite reconnaître l’objet employé et s’enfuir ! Pour plus d’efficacité, essayez de le surprendre et de « surgir » pour renforcer la réprimande. Et si la bêtise est déjà faite, l’ignorer totalement peut faire comprendre à votre chat que vous êtes fâché après lui.

Retenez tout de même que les réprimandes, même celles que les maîtres considèrent comme mineures et qu’ils ne perçoivent pas comme étant agressives, sont vécues différemment par l’animal. Ces gestes sont perçus par le chat comme des agressions et engendrent chez lui un réel stress.

La dissuasion et la patience

Comme nous vous le précisions, une punition après coup ne servant strictement à rien, c’est en anticipant et en employant des méthodes dissuasives que vous pourrez régler les problèmes durablement. Les répulsifs maison pour chat, à base de vinaigre de citron ou autres agrumes, permettront de préserver votre intérieur. De la même manière, si votre chat est voleur, la meilleure façon d’y remédier est de ne pas laisser traîner de nourriture. S’il ouvre les placards ou les tiroirs, trouvez le moyen de les bloquer. Vous pouvez également l’empêcher de monter sur les table en le poussant à descendre à chaque fois, d’un geste calme mais ferme, jusqu’à ce qu’il se lasse. Pour reprendre l’exemple de la méthode du jet d’eau, si le chat n’a pas le droit de monter sur la table de la salle à manger et qu’il reçoit un jet d’eau à chaque fois qu’il y monte, il va comprendre que vous n’aimez pas ce comportement. Par contre, lorsque vous n’êtes pas là, rien ne l’empêchera de monter à nouveau sur la table ! S’il vous voit entrer dans la pièce, il va s’empresser de descendre, mais c’est parce qu’il vous a associé à la conséquence désagréable, et non pas l’acte en lui-même. La meilleure solution est donc de prendre votre chat et le remettre par terre à chaque fois qu’il remonte, sans jamais crier ou s’énerver. Cela peut prendre du temps, mais il finira généralement par se lasser.

Astuces

Détourner son attention : il suffit souvent de simplement lancer un jouet au matou pour qu’il se mette à lui courir après et que son attention soit détournée de ses premières intentions.

L’herbe à chats (ou cataire) peut également être d’une grande utilité : en en saupoudrant une petite quantité sur le sol, le chat se sentira complément apaisé et détendu, en oubliant même de grimper au rideau ou de sauter sur la table.

Les systèmes de spray aérosol avec détecteurs de mouvement à poser à l’endroit interdit : le dispositif détecte le chat dans un rayon d’un mètre et envoie un petit jet d’air totalement inoffensif, mais qui le fait fuir, l’endroit devient alors hostile à ses yeux, si bien qu’il ne s’en approchera plus. Avantage supplémentaire de cette solution, le chat ne vous associe pas au spray, la relation affective entre le chat et le maître est préservée.

Avant de réprimander un chat pour ses mauvaises actions, il faut commencer par encourager les bonnes. Le chat est capable d’apprendre par imitation, comme il le fait avec sa mère ; c’est donc avant tout les récompenses qui permettront d’avancer dans son éducation. Vous pouvez tout à fait lui donner une petite friandise (attention à ne pas en abuser) ou le féliciter verbalement et avec une caresse. Cela permet le renforcement positif. C’est-à-dire que votre chat va associer une action à quelque chose de positif, et qu’il continuera sur cette lancée.

Le rythme du quotidien fait que vous ne le voyez pas toujours, mais votre chat s’adapte du mieux qu’il le peut à votre vie humaine, s’adapter à lui est un juste retour des choses. Une fois que vous aurez bien assimilé la nature profonde de votre chat, alors vous n’aurez plus de problème avec lui.